Yuuka Kazami

Mon corps athlétique et élancé est mis en valeur par la coupe du corset rouge a carreaux soutenant ma poitrine plantureuse et rebondie, dont je ne me cache pas d'être très fière (haha), assortie a sa robe de la même couleur. J'enfile des bas noirs qui galbent mes longues jambes, perchées sur une paire de talons rouges. Mes cheveux verts, courts et ondulés, tombent a hauteur d'épaule. Mes looooongs cils d'ébène étirés vers le ciel bordent un regard vermeil aux pupilles rétractées. Je me promène au milieu des tournesols, d'un pas fier et élégant, marchant constamment sous une large ombrelle dont on dit qu'elle serait en fait une fleur qui ne fanerait jamais.

Au milieu des plantes, j'incarne l'élégance et la beauté florissante. Calme, posée, je vais parmi les tournesols, un étrange sourire aux lèvres qui ne saurait traduire ma joie ou tout autre humeur. Mais mon caractère versatile est tel, que l'on ne peut jamais deviner ce que je pense derrière ce sourire a première vue amical, tout aussi trompeur que les mensonges que je ne me lasse pas de raconter pour duper humains et youkais : j'adore me moquer des autres et les taquiner. Je vis ma vie parmi les fleurs, et n'hésiterai pas a exterminer sur-le-champ quiconque ose ma déranger ou s'en prendre à la flore de Gensokyo : sur ce point, je peux alors me montrer exagérément impitoyable et faire preuve d'un sadisme inimaginable. Lorsque je m'approche, d'un pas lent et discret, on peut sentir une certaine aura malsaine et dangereuse émaner de mon corps rayonnant : ce n'est pas pour rien que je suis considérée comme un des plus puissants youkais dans le Pays des Illusions, de par ma méchanceté imminente qui, je l'avoue, est parfois excessive. Aucun humain ne peut prétendre m'éliminer : on ne sait même pas si la miko elle-même a réellement réussi à me battre (vous lui demanderez). Et malgré cette nature ironique et cruelle, lorsque je m'engage dans un affrontement, je sais faire preuve de stratégie en assignant le rôle des uns et des autres, comme seuls les youkais expérimentés de mon âge et de ma puissance savent le faire. Bien que complètement dévouée à la protection de la flore et difficile a convaincre de me rallier a une autre cause, je n'en suis pas moins vive d'esprit, et je prendrais autant soin des personnes qui sauront s'attirer mes faveurs que que je prends le plus grand soin de mes fleurs adorées~

Depuis ma plus tendre enfance, j’ai vécu et grandit dans un immense manoir situé dans un autre temps, appelé Mugenkan. Ne pouvant en sortir, je laisser libre cours a mon corps de tomber dans une léthargie profonde et de nourrir ma vie de rêves fleuris. A mon éveil, je prenais soin des plantes installées dans le manoir, apprenant par cœur leurs noms, leurs couleurs, leurs odeurs, les provenances et leurs propriétés, et sachant sur le bout des doigts comment s’en occuper, leurs besoins et leurs rythmes de croissance. Par dehors, un paysage prismatique et enchanté de dessinait par-delà les fenêtres, mais il semblait faux, du moins, pas aussi réel que la flore qui m’entourait. Ce seul passe-temps faisait en sorte que mes journées paraissent moins longues et moins ennuyeuses, du moins, jusqu’à ce que je sois tirée de mon sommeil par deux personnes totalement étrangères a ce monde clos.

Elle brisèrent ces lieux dans lesquels j’avais toujours vécue seule, me contraignant a fuir les dimensions et tomber dans un univers illusoire, en Gensokyo, malgré toute la puissance de la jeune youkai que j’étais alors.

Lorsque je me suis réveillée un certain nombre d’années plus tard de ce rêve inanimé, j’ai ouvert les yeux vers un ciel resplendissant, et me suis rendue compte que j’étais allongée au milieu d’un champ de tournesols infini, gorgé de tous les rayons du soleil. J’ai souris a la vue de ce paradis naturel, et me suis mise a courir a travers champs, telle une enfant, allant de fleurs en fleurs, énumérant avec soulagement celles que je connaissais, en découvrant d’autres avec ravissement.

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Puis j’ai arrêté ma course folle, contemplant toute cette beauté dans laquelle j’avais été si subitement plongée. Il n’y avait personne ici. Comme autrefois dans ce manoir, je demeurerais seule. Un étrange rictus est passé sur les lèvres écarlates, et mes yeux vermeils se sont entrouverts. Cueillant une fleur d’une main, je l’ai laissée se gorger de vitalité, puis se fâner cruellement. Je serais désormais maitresse de cet endroit, et celui qui osera tirer la fleur maitresse de ces lieux de son sommeil se verra regretter d’avoir pénetré ce jardin de soleil ♥